
Avez-vous lu mon dernier article sur les inférences? Je vous mentionnais à quel point il est important pour les enfants d’apprendre à faire des inférences, et ce, même avant l’entrée à la maternelle. Aujourd’hui, je vous propose mes meilleures idées d’activités comme orthophoniste pour aider votre enfant à développer son langage et plus spécifiquement ses compétences inférentielles.
Les livres jeunesse
La lecture interactive enrichie est mon activité préférée pour développer les inférences des petits. On parle de lecture interactive enrichie quand on met l’accent sur des interactions ciblées tout au long de la lecture, au contraire d’une lecture «traditionnelle» où l’enfant est passif et ne fait qu’écouter les phrases lues par l’adulte. Le but de la lecture interactive enrichie est d’amener l’enfant à développer son vocabulaire, sa capacité à faire des inférences, son raisonnement, sa compréhension et sa conscience des sons et de l’écrit. L’adulte pose des questions tout au long de la lecture, ajoute des commentaires et échange avec l’enfant.
Mais attention aux questions que l’on pose, car on se rappelle que l’on cherche à générer des inférences chez l’enfant. Si vous demandez à votre enfant de vous dire la couleur du chandail du personnage, ce ne sera pas une inférence. Si vous lui demandez plutôt de déduire l’émotion vécue par le personnage, alors là, ce sera une inférence.
Mais comment bien réussir la lecture interactive enrichie? ll faut lire plusieurs fois le même livre. Ça tombe bien, les jeunes enfants adorent lire et relire les mêmes livres! De plus, lors de la première lecture d’un album jeunesse, ne posez pas de question à votre enfant. Offrez-lui plutôt des modèles d’inférences comme dans les exemples suivants:
- Nommez les sentiments d’un personnage. Par exemple, vous pouvez dire: «Oh, la petite fille est heureuse»;
- Faites des hypothèses sur la suite de l’histoire. Par exemple, vous pouvez dire: «Peut-être que le chaton va jouer avec la balle après avoir poursuivi la souris»;
- Trouvez une solution à une situation problème. Par exemple, vous pouvez dire: «Comme le petit garçon a brisé son jouet, il peut demander à son grand-papa de le réparer»;
- Faites référence à vos expériences passées pour faire des liens avec l’histoire. Par exemple, vous pouvez dire: «Toi aussi tu es déjà allé à la plage l’été dernier, comme les enfants dans l’histoire»;
- Nommez à qui ou à quoi fait référence les pronoms-référents. Par exemple, vous pouvez dire: « Le mot il dans la phrase Il veut manger les trois petits cochons fait référence au loup».
Il est essentiel que votre enfant soit exposé à de nombreux exemples afin de développer sa capacité à faire des inférences par lui-même ensuite. Ce n’est que lors des lectures subséquentes du même livre que vous pourrez questionner l’enfant, sur les mêmes éléments précédemment mentionnés.
Le jeu symbolique (faire semblant)
Une autre activité pour travailler les inférences est le jeu symbolique. Le jeu symbolique, c’est lorsque l’enfant joue à faire semblant avec ses jouets ou des objets qui ont une fonction symbolique (ex: une banane pour un téléphone). Utilisez ces moments de jeu pour développer les capacités inférentielles de votre petit.
Par exemple, alors que votre enfant joue avec sa poupée, son toutou ou son dinosaure, exprimez des inférences de sentiments, de situations problèmes ou encore de résolutions de problèmes. Concrètement, ça pourrait ressembler à ceci: « Oh, j’ai entendu le ventre de ton dinosaure gargouiller… je crois qu’il est affamé! On va lui préparer un bon dîner! » Ou encore: « Oh ton bébé pleure et ça sent mauvais… il a sûrement fait un caca! Changeons-lui sa couche!»
Rappelez-vous, si votre enfant est âgé de moins de 4 ans ou s’il présente des difficultés langagières, offrez-lui quotidiennement des exemples de situations qui génèrent des inférences. Plus il grandira et plus il sera en mesure de faire des inférences par lui-même suite à vos commentaires et vos questionnements.
Les émissions de télévision et les films
Votre enfant aime écouter son émission préférée quotidiennement? Bonne nouvelle, il est possible d’utiliser ces moments pour faire des inférences! Nommez les sentiments des personnages de l’émission ou du film visionné, essayez de trouver une solution à un problème vécu par le personnage ou encore inventez une suite possible à l’histoire. Attention, rappelez-vous que les enfants âgés de 2 à 5 ans ne doivent pas passer plus de 1 heure par jour devant un écran (ex: télévision, tablette, ordinateur)*.
Les jeux et le matériel pédagogique
Il existe beaucoup de matériel pour travailler spécifiquement les inférences à l’oral et à l’écrit. Je vous encourage à faire quelques recherches sur Internet, en fonction de l’âge de votre enfant. Toutefois, un jeu incontournable pour les enfants d’âge préscolaire est le jeu Raisonne au Parc de Placote. Votre enfant va l’adorer!
*Source:
SOCIÉTÉ CANADIENNE DE PÉDIATRIE. Soins de nos enfants. Le temps d’écran et les jeunes enfants. 2017. www.soinsdenosenfants.cps.ca
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