
La plupart des enfants pleurnichent de temps à autre. Il faut savoir que l’enfant pleurnicheur n’adopte pas ce comportement en guise de provocation, mais plutôt afin de s’exprimer. Pourquoi votre enfant pleurniche? Comme parent, comment aider votre enfant à mieux gérer ses émotions ? Quoi faire lorsque les pleurs sont fréquents chez votre tout-petit? Voici mes réponses d’éducatrice spécialisée.
Pourquoi les enfants pleurnichent-ils?
Un enfant qui se plaint en pleurant le fait généralement pour des raisons aussi simples que :
- Avoir faim/soif.
- Être fatigué.
- Être malade.
- Avoir de la difficulté à accomplir une tâche.
- Exprimer des émotions (est tanné d’attendre, se sent incompris, se sent mis de côté, s’ennuie, etc.)
- Par imitation d’un comportement observé chez un autre.
- Par désir de capter l’attention.
Quelles réactions prioriser comme parent?
1. Montrez-vous à l’écoute et empathique
« Ça ne va pas? Qu’est-ce qui se passe? Qu’est-ce que tu veux? Qu’est-ce que tu essaies de me dire? »
En se sentant écouté et compris, l’enfant aura moins tendance à étirer son pleurnichage. L’ignorer est à éviter. Il ressentira que ses besoins n’ont pas d’importance et il fera appel à d’autres comportements pour se faire entendre.
2. Identifiez le besoin qu’il tente d’exprimer
« Tu veux ouvrir cette boîte? C’est difficile…Tu as besoin que je t’aide? »
Un enfant est un être « égoïste ». Lorsqu’il a un besoin/désir ou qu’il vit une frustration, sa seule solution est de combler son besoin tout de suite/résoudre son problème tout de suite. Il tolère encore difficilement les délais, gère encore difficilement ses émotions et a parfois un vocabulaire limité pour bien se faire comprendre. Il est donc important de l’aider à démêler ce qu’il cherche à exprimer.
Ceci étant dit, l’aider ne veut pas dire qu’on obtempère à toutes ses requêtes. L’enfant ne distingue pas encore ce qui relève d’un besoin essentiel et d’un désir qui peut être refusé ou reporté à plus tard.
3. Offrez-lui le bon modèle en reformulant et encouragez-le à faire sa demande de la bonne façon
L’enfant apprend, entres autres, par la répétition et par l’imitation. C’est en lui montrant concrètement comment il peut formuler un message qu’il apprendra mieux à le faire lui-même.
« Comment pourrais-tu faire une belle demande? Maman…peux-tu me servir du lait s’il-te-plaît? »
4. Félicitez-le lorsqu’il se reprend
On souligne les efforts afin d’enseigner à l’enfant que ce qu’il vient de faire répond à nos attentes. On l’encouragera ainsi à répéter plus souvent ce même comportement.
Que faire quand l’enfant pleurniche tout le temps?
Il y a des enfants qui nous donnent l’impression que se plaindre est leur moyen de communication principal. Ça devient très irritant pour les parents et la situation peut s’envenimer facilement.
1. Soyez plus intéressant quand il a la bonne attitude que la mauvaise
Lorsque l’enfant s’exprime bien, on lui accorde notre écoute.
Si on lui accorde de l’attention seulement quand il chiale, il retiendra que c’est ainsi qu’il vaut mieux s’y prendre.
2. Expliquez-lui les émotions
« Tu sais, quand tu me parles en pleurant, je n’ai pas envie de t’écouter, pas envie de t’aider… »
« Quand tu prends ta voix gentille, ça m’aide à te comprendre et à t’aider. »
Osez les jeux de rôles. Sans l’humilier, jouer à imiter, avec humour, son “pleurnichage” et demandez-lui ce qu’il en pense. A-t-il envie de vous écouter? A-t-il envie de vous aider? Profitez-en pour le faire rire!
3. Demandez-lui de reformuler de manière agréable
« Je vais répondre à ta demande quand tu auras bien parlé. Prend ta voix gentille… »
4. Ignorez sa demande (et non l’enfant lui-même) tant qu’il n’adoptera pas l’attitude demandée
Pour les enfants « persévérants » ou « entêtés », ça peut être long avant qu’il se décide à bien formuler. Ils ne veulent pas céder. Dans ce cas, ce sera au tour du parent de bien jouer son rôle.
On lui remet la responsabilité de s’exprimer tel que demandé. On utilisera des formules responsabilisantes telles que :
« Je t’aiderai quand tu auras fait une belle demande. Soit tu parles en pleurant et je te laisse attendre, soit tu prends ta voix gentille et je t’aide. »
On n’ignore pas l’enfant, mais on ne cède pas à la demande pour acheter la paix. On garde le cap.
« Oui, je vais t’écouter, quand tu me parleras comme il le faut.»
Et si le « pleurnicharge » dégénère?
Si le pleurnichage se transforme en crise. On met en place nos moyens de gestion de crise. À cette étape, il se peut que l’enfant ait besoin d’accompagnement pour se calmer, mais, bien sûr, la demande initiale sera répondue seulement quand l’enfant aura utiliser les bons moyens pour se faire entendre.
La constance est votre alliée
Peu importe l’habitude à modifier, c’est en faisant preuve de constance que l’enfant assimilera les bonnes habitudes à prendre afin d’obtenir votre attention positive.
Bonjour,
Mon fils pleurniche souvent et j’ai souvent du mal à le calmer. Merci pour ces conseils. Je suis sure qu’ils me seront très utiles.
Passe une très bonne journée
Bonjour Dana, merci de ton commentaire. Effectivement, ça peut devenir difficile de vivre le pleurnichage lorsque c’est un comportement répétitif et calmer un enfant n’est pas toujours aussi évident que ça puisse paraître! Petit truc en extra: Afin de mieux gérer ce que ça vous fait vivre comme parent et de garder votre calme et votre patience…Imaginez-vous être son éducateur/prof. En se dégageant de nos émotions, on adopte une intervention plus neutre comme le ferait un tiers. Continuez vos efforts! Tout finit par passer!