En tant que parents, nous avons à cœur la santé de nos enfants et sommes soucieux de leur alimentation. Nous voulons leur offrir des repas sains, équilibrés, nutritifs et qui sauront leur plaire (malgré tous vos efforts, les « beurk pas ça !! » s’inviteront de temps en temps…). J’ajouterai, en tant que maman et nutritionniste, que les repas doivent être imprégnés de joie et de plaisir. C’est dans la bonne humeur que les repas mènent à l’acquisition des saines habitudes alimentaires et contribuent au développement de bons comportements à table et attitude positive face à la nourriture.
Devrions-nous interdire le dessert aux enfants?
Je suis certaine que vous avez déjà entendu quelques-part (ou dit vous-même): « Finis ton assiette, si tu veux un dessert ! ». Ce refrain perdure depuis plusieurs générations et son petit cousin aussi : « Si tu ne manges pas tes légumes, tu n’auras pas de dessert! ». Cette approche (je me permets d’appeler ça du chantage à table) peut engendrer de la négativité envers les aliments et place le fameux dessert sur un piédestal (là où on ne le veut pas).
Le dessert a sa place dans une alimentation variée et équilibrée; il ne devrait pas être présenté comme une récompense ni être l’objet d’une punition ou négociation (« tu prends 3 bouchées de ta viande et je te donnes ton biscuit au chocolat » : ça c’est NON). Concrètement, ce n’est pas un privilège qu’on accorde après avoir terminé son repas ou mangé ses légumes et encore moins pour avoir été gentil avec sa sœur. Si le dessert est prévu, chaque enfant (et adulte) y a droit, qu’il ait mangé tout son repas ou non.
Est-ce que les desserts nourrissants existent?
Soucieux de l’alimentation de votre enfant, vous offrez des desserts nourrissants la majorité du temps : des fruits (variez leur présentation pour éviter les : « Ah nooooon, pas encore des fruiiiiits !!!! »), des yogourts, des muffins, des barres ou galettes faites maison sont d’excellents choix. Ces desserts complètent le repas, ils fournissent un groupe alimentaire qui n’est pas présent au repas principal et contribuent à la croissance de l’enfant.
Quelle est la place des desserts plus sucrés dans l’alimentation des enfants?
C’est une question de quantité et de fréquence. Les biscuits, les gâteaux, les tartes, les crèmes glacées sont compatibles avec une saine alimentation (oui, oui, vous avez bien lu !). Offerts occasionnellement, disons 1 ou 2 fois par semaine, ils ne compromettent pas l’équilibre alimentaire. Au contraire, cette approche contribue à une saine relation avec les aliments car leur présence confirme que tous les aliments sont permis. De plus, les desserts sont aussi un symbole de fêtes et sont associés aux traditions et célébrations familiales: les chocolats à l’Halloween, la bûche de Noël, les desserts au goût d’érable à la cabane à sucre, les chocolats de Pâques, les gâteaux d’anniversaire, etc. Il est important de souligner ces occasions avec les enfants et en profiter pour transmettre notre culture culinaire par la même occasion (les enfants sont très curieux et intéressés à l’origine des aliments et à la confection des repas et desserts).
Comment présenter le dessert aux enfants?
Le repas principal ne doit pas être présenté comme une épreuve et le dessert encore moins comme une récompense (ce n’est pas un événement Ironman ni un Spartan Race).
Sachant que le dessert (nutritif ou sucré, c’est le parent qui décide du choix) revient repas après repas, l’enfant sera à l’écoute de ses signaux de faim et de satiété. Il acceptera une portion de dessert s’il a vraiment encore faim ou la refusera s’il est rassasié. Votre enfant peut volontairement choisir de se garder une place pour le dessert; il ne repousse pas les limites de son appétit et c’est très bien comme ça!
Que faire si votre enfant ne veut manger que le dessert?
La majorité des enfants aime le dessert (ou plutôt la perception de ce qu’est un dessert); ils ont hâte de le déguster. Si votre enfant vous dit qu’il n’a plus faim après quelques bouchées de son repas et qu’il est prêt pour le dessert, dites-lui de rester à table et d’attendre que le reste de la famille termine son repas. Rassuré de savoir que le dessert sera offert, s’il a encore une grosse faim il prendra quelques bouchées de plus de son repas et s’il a gardé une petite place, il patientera au dessert. Une seule portion de dessert sera offerte pour tous les membres de la famille (incluant l’adulte qui lit); qu’ils aient fini ou non leur assiette (le dessert est offert mais on ne se nourrit pas juste de dessert).
Et les parents eux?
Plusieurs adultes perçoivent encore le dessert comme une récompense; une gâterie accordée après une grosse semaine de travail, après s’être « contrôlé » toute la semaine, une récompense après de grandes réussites ou pour avoir respecté l’horaire d’entraînement et j’en passe (je vois votre sourire au coin des lèvres). Essayons de changer cette perception et surtout, évitons de la transmettre aux enfants. Se nourrir est un besoin tout simplement. Ce n’est pas une récompense et encore moins une punition; c’est bon et c’est source de plaisir. Même les desserts plus sucrés ont leur place, à l’occasion!
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