Dès l’apparition du petit « + » sur le bâton magique, on commence à s’attacher à ce petit être qui a décidé de faire de notre ventre sa maison pour les 9 prochains mois. La magie de la grossesse opère et on s’imagine déjà former une famille unie, on lui parle tous les jours, on se surprend à aimer sentir les doux mouvements dans notre ventre. On s’attend à tomber en amour inconditionnellement dès la première seconde où on posera les yeux sur ce précieux bébé tant attendu. Mais ce n’est pas toujours le cas. Ce ne fût pas le mien.
Dans cet article informatif, je ferai souvent le parallèle entre mon expérience et la science, parce qu’à mon avis, les deux sphères se complètent à merveille. J’ose prendre la parole aujourd’hui pour toutes ces mamans qui, dans l’ombre, pleurent tous les jours parce qu’elles ont perdu, sans trop comprendre, leurs repères. Quand on est pris dans la spirale, on n’ose pas trop en parler. Maintenant que j’en suis sortie, je souhaite outiller l’entourage de ces mamans déstabilisées temporairement. Les proches de ces femmes souhaitent aider, mais comment? Voici un article qui présente quelques pistes pour soutenir la nouvelle maman qui démontrent des signes de dépression post-partum.
La dépression post-partum, qu’est-ce que c’est?
Lorsque j’ai compris que je faisais une dépression post-partum, simplement le fait de mettre des mots sur la maladie m’a grandement aidé à comprendre ma situation et à déculpabiliser. C’est donc en consultant plusieurs sites internet de pharmacies reconnues ainsi que des pages gouvernementales que j’ai appris que 50% à 80% des femmes ressentent une dépression passagère à partir de la 3e journée suivant la naissance d’un enfant. Cette période serait communément appelé « Baby Blues » et pourrait durer jusqu’à trois semaines. La maman pourrait ressentir une grande tristesse, un manque de sommeil intense, de l’anxiété, de l’irritabilité, etc. Dans la plupart des cas, ces symptômes se résorbent après trois semaines.
Dans la plupart des cas.
Lorsque ces symptômes perdurent pendant plus de trois semaines, on peut soupçonner que cette maman traverse un épisode de dépression post-partum. Dans les faits, selon l’Institut National de santé publique du Québec, 20% des femmes pourraient vivre une dépression post-natale. Les signes pourraient aller jusqu’à avoir des idées noires envers soi-même ou envers le bébé et se désintéresser complètement de ce dernier. Bien qu’il soit difficile de pointer directement la cause d’une dépression post-partum, plusieurs éléments peuvent être pris en compte tels que :
- Des facteurs sociaux (situation conjugale difficile, manque de soutien, pression sociale, etc.);
- Des facteurs individuels (réaction à la chute des hormones suite à la grossesse et l’accouchement, épuisement, accouchement très laborieux, antécédents d’anxiété ou de dépression, etc.).
Vous pensez connaitre une maman qui vit un épisode de dépression post-partum. Comment pouvez-vous l’aider?
Sachez d’abord que lorsqu’une dépression post-natale se pointe le bout du nez dans notre vie, en tant que maman, on se sent extrêmement coupable. On ne contrôle plus aussi bien nos pensées et ce cercle vicieux nous fait sombrer encore plus profondément dans la dépression. Ce dont nous avons besoin avant tout, c’est de l’amour, du soutien et de l’absence de jugement.
En tant que proche d’une maman qui éprouve des difficultés, gardez en tête que la relation d’aide est d’abord et avant tout orientée vers l’humain. Le but de cette section de l’article n’est pas de donner une recette ou des trucs miracles pour contrer la dépression post-partum, mais bien de donner des pistes, d’outiller et de donner des idées afin que VOUS jugiez quelle intervention convient le mieux à la situation de la maman et à SA personnalité.
- Aider avec les tâches ménagères à la maison;
- Si vous êtes à l’aise, lui proposer de garder le bébé quelques heures le temps qu’elle prenne du temps pour elle ou qu’elle dorme;
- Apporter des repas déjà prêts pour la famille;
- L’écouter (même si elle pleure… souvent);
- Ne pas minimiser sa tristesse avec des phrases du genre « c’est juste un Baby Blues, ça va passer », « c’est juste les hormones… c’est comme quand tu avais tes SPM » ou encore « au moins, tu as un bébé en santé »;
- Lui proposer d’aller lire au sujet de la dépression post-partum;
- Lui nommer des personnes qui ont traversé également des épisodes de dépression post-partum (ça permet de déculpabiliser et de s’identifier à une autre personne/personnalité);
- Lui proposer de consulter un professionnel de la santé (médecin de famille, pharmacien, psychologue, etc.);
- Prendre de ses nouvelles régulièrement;
- La faire sortir de chez elle pour lui changer les idées.
Un message d’espoir de la part d’une maman qui est passée par là
Pour terminer, je tiens à adresser, à tous les parents qui traversent des moments difficiles, un message d’espoir. Alors que certaines mamans vivent le coup de foudre à l’accouchement, j’ai complètement vécu le contraire et j’ai dû « construire » mon lien d’attachement de confiance avec mon enfant. Je vous promets qu’avec du temps, du soutien et de l’amour, vous sortirez grandis de cette épreuve. Même si ce fût une période très difficile de ma vie, je suis extrêmement reconnaissante d’avoir eu l’opportunité d’apprendre à mieux me connaitre et à me définir en tant que personne et en tant que maman. Après tout, ce n’est pas grave de trébucher… l’important c’est de se relever! Courage!
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Références :
Site internet de la pharmacie Brunet
Site internet de l’Institut National de la santé publique du Québec
Site internet de Naître et grandir
Françoise dit
C’est un très bel article, je vous félicite. J’ai connu une grave dépression après la naissance de mon 2ème enfant, il y’a déjà bien longtemps.. ce qui ne change rien. J’étais encore si jeune, je n’avais que 23 ans. Cette dépression n’avait ni nom, ni visage, mais elle était dans mon coeur, perfide, amère, murée dans le non dit, l’isolement. J’avais besoin d’aide! Hélas 2 mois après nous perdions notre bébé de MSN, en pleine nuit.
Le sentiment d’abandon d’une jeune maman est cruel et désespérant. Il est à l’image d’une humanité hyper masculinisee, qui ne sait pas faire place à sa moitié.