L’accouchement: avec ou sans épidurale?

Pour certaines futures mamans, la question ne se pose même pas! Il faut accoucher avec l’épidurale (péridurale). Pour d’autres femmes, un accouchement naturel est un but à atteindre absolument. D’ailleurs, ces dernières choisissent souvent d’accoucher en maison de naissance ou à leur domicile.

Pour les femmes qui accouchent en milieu hospitalier, le soulagement de la douleur est souvent associé à l’emploi de l’épidurale, une méthode pharmacologique employée depuis des décennies. Mais est-ce vraiment souhaitable pour la femme et pour le bébé? Y aurait-il une méconnaissance du sujet dans la société d’aujourd’hui? N’est-il pas à l’avantage du personnel hospitalier d’offrir ou d’encourager aussi facilement l’épidurale? De mon côté, j’ai vécu les deux expériences (avec et sans épidurale) et j’ai envie de vous partager mon opinion de maman sur la question.

Je tiens à préciser que je ne cherche pas à diaboliser une méthode en particulier, car il y a des avantages et des désavantages de part et d’autre. Toutefois, mon expérience m’amène aujourd’hui à avoir un coup de cœur pour l’accouchement naturel.

Voici cinq raisons qui me semblent incontournables pour les futures mamans et qui vous convaincront peut-être de faire ce choix!

1- Réduire les risques d’effets secondaires

Quelques effets secondaires sont documentés dans la littérature scientifique. Il arrive que la femme soit victime d’une chute de tension artérielle, qu’elle ait de la difficulté à uriner, des maux de tête ou des engourdissements aux jambes pouvant s’échelonner sur plusieurs jours ou semaines après l’accouchement. De plus, dans 1% des cas, l’anesthésie ne fonctionne pas. De même, dans 10% des cas, l’anesthésie ne fonctionne que d’un côté. Par contre, pour plusieurs femmes, la peur de la douleur est souvent plus grande que la peur d’effets secondaires. Ce n’est donc probablement pas le meilleur argument en faveur de l’accouchement naturel, j’en conviens!

2- Bouger et sentir son corps pour mieux accoucher

En revanche, lorsqu’on accouche sous épidurale, on ne peut ni bouger ni manger. C’est ce que l’équipe médicale de l’hôpital exige aux futures mamans. Pourtant, c’est tout le contraire qu’il faut faire pour favoriser le travail et la descente du bébé! On constate aussi que l’anesthésie peut ralentir le travail. Enfin, pousser adéquatement lorsque vous avez tout le bas du corps engourdi devient parfois difficile! De mon côté, je garde un souvenir amer de mon premier accouchement (avec épidurale). Trois heures de poussée dans le vide alors que bébé ne descendait pas et que son petit cœur décélérait! À mon deuxième accouchement (sans épidurale), tout s’est passé rapidement! J’ai pu bouger, j’ai tout senti et la poussée a été efficace! En quinze minutes, bébé était né! Je trouve que garder le contrôle de son corps vaut vraiment la peine, car au final, on veut que bébé sorte le plus rapidement possible et en santé!

3- Un accouchement moins instrumentalisé

Il est documenté que le recours à l’épidurale soit associé à une augmentation de l’utilisation d’instruments comme les forceps ou la ventouse. Pour avoir moi-même accouché une première fois avec des forceps, je peux vous dire que ça ne fait pas de bien au corps! J’ai d’ailleurs eu des problèmes associés à l’utilisation des forceps et qui ont eu des impacts considérables sur ma santé et mon moral durant plusieurs semaines. Je ne voulais absolument pas vivre cela une deuxième fois et pour mettre toutes les chances de mon côté, j’ai essayé l’accouchement naturel. Ce fut une réussite!

4- Une meilleure récupération post-partum

Sérieusement, je me sentais tellement mieux physiquement et mentalement après mon accouchement naturel, comparativement à mon accouchement sous épidurale. J’étais capable de marcher, d’uriner et même de faire de beaux gros cacas! J’avais beaucoup plus d’énergie aussi! Je n’avais pas vécu ça à mon premier accouchement!

5- Une fierté personnelle

Est-ce qu’on devient une « superwoman » quand on accouche naturellement? Bien sûr que non! Accoucher tout court est un exploit. Par contre, imaginez lorsque vous accouchez naturellement. La confiance en soi que l’on développe à la suite de cet événement peut vraiment avoir un effet positif dans votre vie ensuite. Ça vaut de l’or!

En conclusion, si plusieurs femmes qui demandent l’épidurale sont très satisfaites de leur expérience, je pense à toutes les autres qui le sont moins. Pourquoi prendre le risque de vivre cela? Il est toutefois vrai que l’épidurale est parfois salvatrice (par exemple, lorsque le travail est amorcé depuis de nombreuses heures et que la fatigue s’installe, lorsque le bébé est mal positionné ou encore lorsque l’on doit utiliser des forceps ou des ventouses). Cependant, dans bien des cas, la gestion de la douleur en contexte hospitalier est associée à l’épidurale et on oublie que le corps de la femme est conçu pour accoucher… naturellement. J’ai le sentiment que les femmes sont souvent et malheureusement mal préparées à donner la vie lorsqu’elles choisissent d’accoucher à l’hôpital. Pourtant, il existe d’autres moyens pour gérer la douleur, que ce soit par les massages, l’acuponcture, l’hypnose, la respiration ou la méditation. Pourquoi ne pas valoriser davantage ces méthodes? Une bonne préparation et bon accompagnement (par exemple une accompagnante à la naissance) peuvent faire toute la différence et amener l’accouchement en contexte hospitalier à un autre niveau. Demeurer maître de son corps, c’est gagnant!

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Sources:

Anne Théau, Le Petit Larousse des futures mamans, Larousse, Paris, 2012.

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