Lors d’une nouvelle grossesse, les futurs parents appréhendent souvent la réaction de leur premier enfant. C’est naturel, on s’inquiète que le ou les plus grands puissent se sentir mis de côté à l’arrivée d’un bébé avec qui il faudra partager l’attention des parents. Pourtant, on s’en inquiète souvent pour rien. En effet, la plupart des enfants accueillent le nouveau bébé avec beaucoup de curiosité. Cela étant dit, il y a plusieurs moyens de préparer son enfant à devenir un grand frère ou une grande soeur.
« Ma première fille avait presque 2 ans à l’arrivée de sa petite sœur. Dès le jour 2, elle se précipitait pour donner des bisous, flatter les cheveux et participer au bain. Après quelque temps de ce rythme passionné, l’effet « wow » a passé et elle a simplement repris son train-train quotidien comme tout enfant de 2 ans.
Ce n’est que plusieurs mois plus tard, entre 6 et 9 mois, lorsque sa petite sœur commença à offrir des interactions plus stimulantes que des liens significatifs se sont progressivement tissés entre elles. »
Quelles étapes puis-je prévoir pour préparer mon enfant?
1- Dire ce qu’est vraiment un bébé.
Il est bon de présenter à l’enfant un portrait réaliste de l’implication d’un nouveau-né. Ça nous permettra de mieux gérer l’idée que l’enfant s’en fait et de le préparer aux expériences à venir.
Par exemple :
« Tu sais mon trésor, au début, un bébé, ça ne bouge pas beaucoup. Il apprendra à se déplacer et à marcher quand il sera plus grand. En attendant, tu pourras lui parler, lui faire des sourires et lui chanter des chansons…Les bébés adorent les chansons. Laquelle lui chanteras-tu? Ohhh. Il adorera ta belle voix! »
2– Montrer les bons gestes en jouant à la poupée (être doux)
Pour les tout-petits, il se peut que leurs gestes demandent une plus grande surveillance. Par exemple, si le tout-petit est dans une période où il a tendance à taper, pincer et mordiller, il est intéressant de l’initier à être doux à l’aide d’une poupée.
Comment peut-on cajoler le bébé? Flatter les cheveux, chatouiller les pieds, caresser la joue, etc.
3- Utiliser les applications cellulaires pour montrer l’évolution du bébé dans le ventre de maman
Les enfants adorent constater l’évolution du bébé.
« Regarde, aujourd’hui le bébé est gros comme la poire. Tu vois, tu peux tenir la poire dans ta main. »
« Ohhh. Aujourd’hui, le bébé peut entendre ta voix. On peut lui parler et lui chanter des chansons. »
Dans le même sens, on présente les photos d’échographie ou dvd qui permettent à l’enfant d’aller à la rencontre de son petit frère ou de sa petite sœur.
4- Le séjour à l’hôpital
Prévenez l’enfant de qui s’occupera de lui au moment de l’accouchement. Répétez-lui plusieurs fois votre plan, surtout à l’approche de l’accouchement afin que l’enfant soit en confiance.
5- L’impliquer dans la préparation des achats et de la chambre
Faites-le ranger les petits pyjamas, placer les couches, déposer les crèmes et autres produits au bon endroit, etc. Lors de la visite à la maison, on prend soin de mentionner la superbe contribution de l’enfant.
« C’est Antoine qui a tout placé les vêtements de bébé dans les tiroirs et qui a préparé le bac à jouets. »
Lors des petits achats, on peut aussi s’intéresser à l’opinion de l’enfant.
« Laquelle de ces doudous est la plus douce? »
Dans le même ordre d’idées, prévoyez de faire un bricolage qui sera placé dans la chambre du bébé.
Des caisses de bois à peinturer pour ranger les livres et les toutous du nouveau-né…
Une guirlande de fanions en carton… Etc.
Encore une fois, lors de la visite, on souligne les réalisations de l’enfant. Il sera fier de sa participation.
6- Lui faire choisir un cadeau de naissance symbolique
Bon nombre de visiteurs offriront des cadeaux de naissance. C’est donc une belle pensée que de prévoir avec l’enfant un cadeau de bienvenue qu’il aura lui-même choisit.
7- Faire les transitions et les grands changements avant l’arrivée du nouveau-né
Il est préférable de prévoir les grands changements avant l’arrivée de bébé. Sinon, puisque ce sont des étapes qui peuvent demander des efforts et générer du stress, il vaut mieux accepter de les remettre à un peu plus tard.
Par exemple, les déménagements de chambre, la transition de la couchette au grand lit, le sevrage de la suce, l’entraînement à la propreté, les changements de gardienne ou de garderie, etc.
Cependant, quand ces étapes sont bien amorcées, ce sont de belles opportunités pour souligner les avantages d’être un plus grand. Ces grandes étapes vous donnent la chance de souligner un nouveau statut valorisant à l’enfant.
« Avant l’arrivée de ma 2e, ma première fille a déménagé dans une chambre au sous-sol. Nous en avons donc profité pour l’entraîner à dormir sur un étage différent que le nôtre et à apprivoiser un grand lit. Mais c’était aussi l’occasion de lui offrir la surprise d’avoir une toute nouvelle chambre, une décoration, des meubles et une literie de grande. »
8- L’entraîner à jouer seul et à patienter
On va se le dire, un bébé, ça occupe. Il est préférable de le préparer à être plus autonome dans ses jeux, car il aura à patienter. Il est possible de l’entraîner progressivement en utilisant un time timer ou un sablier. On donne à l’enfant de petits défis à réaliser. On commencera par des blocs de 5 minutes et on augmentera la difficulté.
J’aime bien aussi l’idée qu’on lui prépare un coffre d’activités « spéciales ». On y mettra des activités que l’enfant a peu l’occasion de faire et qu’il adorera découvrir. Des cahiers de collants, du matériel sensoriel, des jouets inhabituels, etc. L’idée est de conserver un effet « wow » qui attirera l’intérêt de l’enfant et qui l’occupera assez longtemps pour vous donner un répit. Autrement, prévoyez, s’il y a lieu, la réorganisation de ses jouets. Assurez-vous qu’il soit en mesure d’y accéder plus facilement en les plaçant à sa hauteur et éloignez le matériel qui requiert plus de surveillance.
9- Conserver une perception positive de la garderie
La plupart des parents continuent de reconduire l’enfant à la garderie, lors de l’arrivée du bébé. C’est tout à fait correct, car ça demeure un lieu sécurisant et amusant pour l’enfant. Cependant, il est important d’y apporter un dosage afin que l’enfant ne ressente pas un rejet ou une jalousie envers le bébé qui reste à la maison avec maman.
Je recommande qu’on modifie un peu la routine pour raccourcir les journées de l’enfant à la garderie et de lui offrir une journée de congé à la maison.
10- Prévenir l’entourage et les visiteurs
Lors de la visite à la maison, beaucoup d’attention sera portée au bébé et à la maman. Il est bon de prévenir l’entourage de porter aussi attention à l’enfant en s’adressant à lui comme à l’habitude et en continuant leurs gestes d’affection habituels.
11- Attention aux interdictions
Ça deviendra presque une maladie. On imposera toutes sortes de nouvelles règles au nom du bébé.
« Attention, tu vas foncer dans le bébé, tasse-toi avec ton camion. »
« Attention, tu vas réveiller le bébé, va plus loin. »
« Fais pas ça, le bébé va pleurer. »
Éviter de restreindre l’enfant dans tous ses gestes en utilisant toujours le prétexte de « bébé ». Apprenez-lui plutôt comment continuer à vaquer à ses occupations de manière sécuritaire.
12- Maintenir les rituels
Le plus possible, on maintient les moments importants dans la vie de l’enfant. S’il a l’habitude d’avoir une histoire avant le dodo, on poursuit ce rituel. Si on sait que c’était toujours maman qui faisait les dodos, mais qu’il se peut qu’à l’arrivée debébé, ce soit aussi papa, on prévoit le coup et on débute le changement avant l’arrivée de bébé.
13- Faites-le participer
À l’arrivée de bébé, souvent, les enfants veulent tout faire comme nous, mais bien sûr pour des raisons de sécurité ils ne le peuvent pas. Cependant, il est quand même possible de le faire participer en fonction de son âge.
« On va donner le bain au bébé. Toi, tu prépares la débarbouillette et tu vas rincer ses jambes. »
14- Quand l’enfant présente des signes de jalousie et d’anxiété
Que ce soit avant ou à l’arrivée de bébé, il y plusieurs bonnes attitudes à adopter pour aider l’enfant à mieux vivre ce changement. Il est parfois, mais rarement, nécessaire de mettre en place des moyens plus soutenus pour réduire les réactions excessives. Dans ces cas plus difficiles, il est bon de bien observer et de comprendre ce qui déclenche les émotions de l’enfant et d’apporter certains changements qui faciliteront son adaptation. Une aide expérimentée peut être de bon conseil pour la famille.
Article signé: Jessica Rousseau @MamanÉducatrucs
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